Dans la vieille ville de Venise, un boutiquier du nom d’Ali Pacha tenait une petite échoppe d’étoffes qu’il avait héritée de ses parents. Ses derniers, autrefois paysans, avaient dû travailler très dur pour acheter cette petite échoppe, développer leur clientèle et vendre suffisamment de tissus pour donner à leur seul fils une existence confortable.
Ali Pacha n’avait jamais connu de réelles difficultés dans sa vie ; aussi était-il ce qu’on appelle un enfant gâté. Il ne savait pas ce que cela signifiait que de faire des efforts et de travailler dur pour obtenir quoi que ce soit. Lorsque ses parents lui transmirent la petite échoppe, il se révéla donc être très rapidement un piètre boutiquier. Non pas parce qu’il ne possédait pas les qualités nécessaires pour devenir un bon marchand, mais plutôt parce qu’il était tout simplement fainéant.
Ali Pacha aimait passer des heures à discuter avec des amis en buvant du thé, mais le travail ne l’intéressait pas.
Il rechignait à chercher longuement les plus belles étoffes, à négocier âprement les meilleurs prix auprès des fournisseurs venus des quatre coins du pays et passer du temps à aménager sa boutique pour qu’elle fût toujours belle et attrayante. Ali Pacha ne faisait rien de tout cela. Il préférait rester assis pendant des heures sur son épais et confortable sofa qu’il avait installé en plein milieu de sa boutique.
Il jouait et rêvassait, attendant le client. Ses pauvres parents, qui étaient très vieux, essayaient de l’aider au mieux en accueillant les clients et en puisant dans leurs maigres économies pour l’aider à payer le loyer de sa boutique.
Ils ne voulaient surtout pas que leur fils échoue, car ils ne le croyaient pas capable de faire autre chose. Ils étaient inquiets, presque désespérés. Les autres boutiquiers, eux, se moquaient d’Ali Pacha. Ils raillaient ses mauvaises habitudes et le poil long qu’il avait dans la main. Ils attendaient avec impatience que la petite échoppe fasse faillite.
Cela leur prouverait qu’eux avaient bien raison de travailler durement, de se montrer diligents avec leurs clients et courageux dans leurs affaires.
Cela dura dix ans. Et la petite échoppe ne fermait toujours pas. Bizarrement même, plus les années passaient et plus ses ventes augmentaient, doucement, mais sûrement.
À Venise, il y eut une grave crise du tissu et beaucoup des meilleurs boutiquiers partirent travailler dans d’autres villes plus riches et plus dynamiques. D’autres changèrent carrément de métier. D’autres prirent leur retraite.
Au bout de dix ans, sur tous les marchands qui étaient présents au début, seul Ali Pacha continuait à vendre inlassablement les mêmes tissus qu’auparavant, tant et si bien que n’importe quel voyageur ou habitant de la ville qui voulait ce type d’étoffes savait où les trouver.
On savait de réputation que, chez Ali Pacha, on ne trouverait pas un service de grande qualité ni de meilleurs prix, mais on savait qu’Ali Pacha était là et on savait qu’il serait encore là dans dix, voire vingt ans, assis sur le même fauteuil et vendant les mêmes tissus.
Et c’est ainsi que l’activité de sa boutique ne cessa de grandir. Un jour, le grand Vizir maria sa fille. Il eut besoin d’une quantité gigantesque de tissus. Comme il ne connaissait que la boutique d’Ali Pacha, il y acheta tout le tissu dont il avait besoin, si bien qu’Ali Pacha se retrouva du jour au lendemain extrêmement riche. Quelques mois plus tard, le plus grand marchand de tissus du monde vint à Venise. Il ambitionnait d’ouvrir la plus grande et la plus belle boutique de tissus de la région. Pour ce faire, il voulut profiter de la notoriété d’Ali Pacha.
C’est dans ces conditions qu’ils se rencontrèrent. Ali Pacha lui offrit le thé. Ils discutèrent pendant une journée entière, assis sur les vieux coussins où Ali Pacha et ses invités avaient toujours eu l’habitude de s’asseoir. À la fin de la journée, le riche marchand acheta la boutique d’Ali Pacha une fortune.
Ali Pacha devint ainsi l’homme le plus riche de Venise.
Ali Pacha n’était pas plus intelligent que les autres, il n’était certainement pas plus courageux et travailleur, ni plus malin. Il s’est contenté de rester constant et de creuser lentement et sûrement le même sillon[1].
[1] Cette histoire est extraite de : 10 attitudes gagnantes pour réussir dans la vie (2007).
Telle est la morale de cette histoire. Ceux qui creusent toute leur vie le même sillon ont de grandes chances de réussir. Il n’y a pas de formule magique ou de mode d’emploi pour réussir dans la vie. Chaque métier a ses exigences. Toutefois, dans la plupart des cas, la chance n’a pas grand-chose à voir avec le fait de réussir. À l’inverse, la patience et la persévérance sont presque tout le temps de mise. L’histoire d’Ali Pacha en est l’illustration.
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