Changer de vie : quels sont les freins ?
« L’année dernière, durant les vacances de printemps, je suis parti en famille à l’Île de Ré, une île magnifique située sur la côte atlantique française. Comme il faisait très beau, nous décidâmes d’aller faire une promenade à vélo au bord de la mer. J’avais compris à l’époque que ma famille était une vraie priorité.
Nous partions donc toutes les six semaines en vacances pour nous retrouver ensemble entre des périodes de travail intenses. L’un des vélos qui étaient à notre disposition était assez ancien mais malgré les avertissements de ma femme, je décidais de le prendre, fier déjà de pouvoir dompter cette vielle bicyclette à la force de mes cuisses.
Cela ne faisait que quelques minutes que nous étions partis que je commençais déjà à avoir mal aux jambes. Je pédalais de toutes mes forces mais le vélo n’avançait pas. En plus il faisait un abominable bruit. Je m’arrêtais une première fois pour en chercher la cause, et constatais que tout était en ordre. Je repartais de plus belle.
Mais quelques dizaines de mètres plus loin, je devais à nouveau m’arrêter. La roue était voilée et touchait à chaque tour le patin du frein ralentissant le vélo et réduisant à néant tous mes efforts. Je descendais de vélo, essayais de régler le frein et remontais sur ma monture. Rien à faire ! La roue était trop abîmée. Ma femme, qui observait mon manège non sans un certain agacement, se mit à soupirer. Elle m’avait prévenu.
Cela ne fit qu’augmenter ma frustration. Nous commençâmes à nous disputer. J’ai fini là, tout seul, au beau milieu de la route. J’avais envie de jeter cette maudite bicyclette dans le fossé. Finalement, ulcéré, je décidais de rentrer à pied. Je passais, ce jour-là, l’après-midi la plus désagréable de notre séjour.
Cette roue voilée a peut-être gâché une journée de vacances mais elle m’a appris quelque chose de fondamental qui m’a, depuis, servi chaque jour au cours de ma vie. Elle m’a fait comprendre un principe simple : si l’on part sans être bien préparé, alors on risque de ne jamais atteindre sa destination ou de transformer son voyage en épreuve épique.
Et cette remarque est d’autant plus vraie que les changements que nous entreprenons sont importants et durables. Si l’on ne se prépare pas correctement, on risque de revenir au point de départ.
Si vous voulez changer de vie, il vous faut prendre le temps d’identifier en amont tout ce qui pourrait bloquer votre évolution. Il est indispensable d’anticiper. Connaître les éléments bloquants vous permettra de trouver des parades, de vous protéger des échecs, de mobiliser les ressources nécessaires (personnes, finances, connaissances), de prendre les bonnes décisions et d’agir au moment opportun. Ce travail d’anticipation vous permettra également de distinguer un blocage temporaire d’une réelle impossibilité. »
Voici les quatre freins essentiels (les quatre roues voilées) de celui qui veut changer de vie.
Changer de vie, frein n°1 : « Ne pas savoir exactement ce que l’on veut »
On ressent souvent un désir de changement mais dans quel but ? Quel job nous correspond vraiment ? Et dans quel environnement ? Ne risque-t-on pas de se tromper ? Comment être sûr ? Ce type de questions constitue le premier frein au changement. Car nous ne sommes en mesure d’avancer que si nous avons un objectif précis. C’est pourquoi, quatre-vingt pour cent des personnes qui éprouvent un désir de changement ne changent jamais. Elles ne savent pas ce qu’elles veulent vraiment et n’entreprennent pas forcément le travail nécessaire pour le savoir. Avant de changer, il faut savoir ce que l’on veut.
Changer de vie, frein n°2 : se laisser aller au « train-train »
Imaginez que vous pilotez un A380. Vous avez fait décoller l’énorme machine dans les airs et vous filez maintenant à près de 1000 km/h en direction de New York. Le ciel est bleu. Un vent léger vous pousse vers le large, bercé par le ronflement des réacteurs. Vous décidez de passer en pilote automatique. C’est l’ordinateur de bord qui va maintenant piloter l’avion.
Vous n’avez plus rien à faire. Vous pouvez faire autre chose : faire un point sur la météo, vous restaurer, discuter avec l’hôtesse de l’air qui vous fait du charme depuis le check du matin. Suivre ses habitudes, c’est comme être en pilote automatique. Quand vous êtes en pilote automatique, vous n’avez pas besoin de réfléchir à ce que vous faites. Vous suivez un scénario écrit d’avance, sans même avoir y penser, comme si un petit programme à l’intérieur de notre inconscient, prenait des décisions à notre place et dirigeait nos comportements.
C’est pratique, confortable, et très utile car cela nous permet de gagner du temps et de nous épargner des efforts couteux et inutiles.
Les habitudes ont l’inconvénient de leur avantage. Elles nous permettent de réaliser tout un tas de choses sans y penser et de façon efficace mais en même temps elles nous contraignent. Le jour où nous voulons changer. Nous sommes comme un train prisonnier qui fait toujours le même trajet en suivant les mêmes horaires. Abandonner une habitude nécessite un effort extraordinaire. Cela nous place dans une situation où nous ne maîtrisons pas tout. Cela nous fait peur. Il faut tout réapprendre, retrouver des repères, reconstruire de nouvelles habitudes. Et si vous décidiez de changer de cap et de filer vers les Caraïbes plutôt que vers New York ? Débranchez le pilote automatique et reprenez les commandes de votre vie !!!
Les habitudes nous empêchent de découvrir des choses nouvelles, de rencontrer des personnes nouvelles, de nous offrir des opportunités nouvelles. Les chanceux le savent ! La chance déteste la routine. La chance déteste les habitudes ! Et cela est valable tant du côté personnel que du côté professionnel. La meilleure décision à prendre quand on veut rencontrer l’âme sœur est déjà de faire autre chose que ce l’on fait habituellement. Pour changer de vie, il vous faut renoncer à vos petites habitudes.
Changer de vie, frein n°3 : redouter le « DIP »
Imaginez que vous êtes au sommet d’une montagne. Vous regardez le sommet d’une autre montagne sur lequel vous voulez vous rendre. Vous voyez devant vous un chemin, une épaisse forêt puis une rivière puis à nouveau une falaise abrupte qui vous semble impossible à escalader. Vous regardez votre objectif et vous hésitez : dois-je y aller ou pas ? Ce chemin qui vous sépare de votre rêve est ce qu’on appelle le DIP. Le DIP c’est la somme de tous les efforts, l’énergie, le temps, les relations, l’argent, les connaissances nécessaires pour réaliser votre rêve.
Je me souviens être parti un jour avec un ami pour escalader le mont Blanc. Nous étions partis tôt le matin et après avoir gravi la première partie du chemin couverte de pierres, nous sommes arrivés sur un plateau où commençait le glacier. Nous avons regardé devant nous : 1000 m d’une falaise abrupte nous séparait de l’aiguille du Goûter, un refuge accroché à la falaise au pied du mont Blanc. Nous ne voyions aucun chemin pour y parvenir.
Nous avions l’impression que c’était impossible ! Nous avons pensé nous arrêter là. Je me suis alors souvenu qu’avant notre ascension, j’avais discuté longuement avec un ami qui avait gravi le mont Blanc quelques-mois plus tôt. Il y était arrivé. Il avait le même équipement. Il n’était pas plus courageux ni plus expérimenté que nous.
J’ai convaincu mon ami de poursuivre et nous avons continué notre chemin. En escaladant le plateau, nous avons découvert une longue arête qui montait au centre du précipice que des alpinistes (de petites taches de couleurs) étaient en train d’escalader. C’était un chemin difficile, abrupt et dangereux mais il était possible de le gravir !!!
Cette histoire montre qu’il faut faire attention à ses représentations. Certaines choses nous paraissent impossibles parce qu’on les méconnait. Pour savoir si un défi est réalisable ou pas, il faut prendre de l’information, rencontrer des personnes qui ont réussi, qui sont passées par là, qui peuvent nous expliquer et nous donner une évaluation exacte des difficultés qui nous attendent. Le DIP doit nous faire réfléchir mais il ne doit jamais à lui seul nous arrêter. La mesure du DIP nous aide à nous déterminer le moment venu.
Changer de vie, frein n°4 : « écouter nos « meilleurs amis »
Lorsque nous entreprenons de changer de vie, nous pensons que ce sont les personnes les plus proches de nous, celles qui nous aiment et sont donc censées vouloir notre bonheur, qui soutiendront avec le plus de fougue notre démarche. Nous décidons donc de leur en parler pour avoir leur opinion. Et là, oh surprise, les voilà qui doutent, qui nous mettent en garde ou nous accablent de reproches : ne crois-tu pas que c’est un peu risqué? Tu es sûr ? A ta place, je ne ferais pas cela !
Nous découvrons, non sans amertume, que les plus farouches ennemis de notre évolution sont aussi nos meilleurs amis ! Notre conjoint, nos parents, nos frères et sœurs, nos enfants, nos collègues, nos voisins, toutes les personnes qui nous connaissent et que nous connaissons depuis de longues années. Ils ne veulent pas que nous changions. Ils ne veulent pas que nous devenions quelqu’un d’autre que celui qu’ils ont l’habitude (encore une) de côtoyer. Ils nous aiment tels que nous sommes.
« Je me souviens ainsi d’un jeune homme qui exerçait la fonction de commercial export dans la mode ethnique. Il avait décidé à trente-deux ans de se reconvertir. Il voulait devenir kinésiologue : une médecine parallèle assez peu connue en France. La jeune femme, juriste de profession, avec laquelle il vivait et avait eu un enfant s’opposa violemment à cette reconversion. C’était impensable pour elle que l’homme avec qui elle avait décidé de faire sa vie soit kinésiologue, une profession qu’elle jugeait en marge. Cela ne correspondait pas à son idéal. C’était une question d’image.
Elle ne voulait pas être la femme d’un kinésiologue, elle ne voulait pas que son fils ait pour père un kinésiologue. Dans son système de références, cette profession n’avait aucune valeur.
Elle aurait eu honte de dire à ses collègues ou à des amis qu’elle était en couple avec un kinésiologue. Elle en devenait rouge rien que d’y penser. Cette reconversion remettait en cause son couple et cela la déstabilisait profondément. Mon client persista car il savait que c’était sa voie, celle qui répondrait à ses besoins les plus essentiels et donnerait sens à sa vie. Elle a fini par se résigner. Il devint kinésiologue mais, quelques mois plus tard, j’appris qu’ils étaient séparés. »
Ce que nous apprend cette histoire, c’est à quel point le changement est susceptible de modifier la nature de nos relations aux autres : nos proches ont l’habitude de nous voir d’une certaine manière. Ils sont habitués à une certaine image. Le fait de nous voir changer les inquiète. Cela leur demande un effort d’adaptation.
Car il faut qu’ils se créent une nouvelle image de nous-mêmes avec laquelle ils ne sont pas encore très à l’aise. Ils vont donc tout faire souvent pour nous décourager. Parce qu’ils tiennent tout simplement à leurs propres habitudes.
Parmi les milliers de personnes que nous avons accompagnées, toutes ont eu à affronter cette situation. Peu d’entre elles y étaient préparées. Ne leur en voulez pas : l’être humain rechigne à voir changer ceux qu’ils aiment aussi sûrement que la terre tourne autour du soleil.
À leur place, nous ferions comme eux. Si vous voulez changer, si vous pensez que c’est indispensable à votre bonheur, acceptez cela. Vous ne serez pas seul ! Des dizaines d’autres personnes vous aideront, vous verrez, même si ce n’est pas celles auxquelles vous aviez pensé en premier !
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