État des lieux du métier de secrétaire médical(e), formations et perspectives
Vous envisagez une reconversion professionnelle, car le métier que vous exercez ne vous permet pas de vous épanouir, ou votre secteur professionnel est fragile…
Vous avez le sens du contact et du service. Vous pensez pouvoir mettre à profit ces qualités en devenant secrétaire médical(e). Les secrétaires médicaux représentent la moitié des effectifs salariés non-médicaux au sein des cabinets médicaux, et des recrutements sont à prévoir dans l’ensemble des secteurs médical et paramédical, où les besoins augmentent. Mais une reconversion professionnelle va changer votre vie, il est donc essentiel de pouvoir choisir votre orientation en ayant toutes les cartes en main.
Découvrez dans cet article l’état des lieux du métier de secrétaire médical(e), comment accéder à cette profession, et pourquoi la meilleure chose à faire est de réaliser un bilan de compétences avant de vous lancer.
Que peut-on dire du métier de secrétaire médical(e) aujourd’hui ?
À partir de l’an 2000, la mise en place de réformes (instauration du médecin traitant, tiers payant…) a généré une augmentation du recrutement de personnel administratif dans le milieu médical, notamment dans le secteur libéral. Le nombre de cabinets médicaux diminue depuis 2010, mais les effectifs salariés restent stables. Les cabinets médicaux tendent en effet à se regrouper, donc le nombre de salariés moyen par cabinet augmente. Le secteur public hospitalier reste l’employeur le plus important de secrétaires médicaux : un tiers y exerce.
Les besoins dans les secteurs paramédical et médical sont appelés à se développer. Des recrutements sont donc de nouveau à prévoir, y compris dans les laboratoires et centres de radiologie.
Les missions principales d’un secrétaire médical consistent à accueillir, renseigner et orienter les patients (accueil physique et téléphonique). Ce professionnel planifie également souvent les activités (prise de rendez-vous…), assure le suivi des dossiers médicaux. Et ileffectue parfois des opérations de facturation et d’aide à la comptabilité.
Comment devenir secrétaire médical(e) ? Quelles sont les perspectives d’évolution ?
Dans la fonction publique hospitalière, deux concours sont ouverts aux bacheliers : secrétaire médical(e) et adjoint des cadres hospitaliers, avec la possibilité d’évoluer comme attaché par concours interne. Dans la fonction publique territoriale, la spécialité secteur sanitaire et social du concours de rédacteur (également ouvert au niveau bac) conduit à des postes de secrétaire médico-social.
Au niveau des employeurs privés, le métier de secrétaire médical(e) est accessible avec un diplôme de niveau bac, ou un BEP (brevet d’études professionnelles) dans le secteur tertiaire complété par une expérience dans le secteur médical. Certains établissements proposent des formations spécifiques : certificat de secrétaire médico-social de la Croix-Rouge, formation à distance par le CNED (Centre national d’enseignement à distance)…
Après plusieurs années d’expérience à l’hôpital, un(e) secrétaire médical(e) peut devenir secrétaire médical(e) principal(e) ou chef de bureau. La fonction de technicien de l’information médicale représente une autre voie d’évolution possible.
La bonne idée : un bilan de compétences avant de choisir de devenir secrétaire médical !
Le bilan de compétences est un moment privilégié pour faire le point sur vos besoins, vos envies, vos forces et vos axes de développement. Cette démarche représente un véritable tremplin pour entreprendre un changement positif dans votre vie. La finalité est la construction d’un projet professionnel qui a du sens pour vous. Cela signifie qu’il répond à vos besoins essentiels et correspond à votre personnalité profonde. Votre projet doit également vous permettre de mettre à profit vos qualités et talents naturels. Ces deux conditions vous garantiront d’être heureux et performant dans votre nouvelle activité. Si vous avez comme idée de devenir secrétaire médical(e), le bilan de compétences pourra vous conforter dans cette idée, en précisant l’environnement qui vous conviendrait le mieux. Ou vous permettre de trouver une voie professionnelle plus appropriée.
Le bilan de compétences explore vos valeurs. Celles qui ont le plus d’importance pour vous sont mises en évidence. Le métier de secrétaire médical est compatible par exemple avec l’expression de votre bienveillance. Cette valeur signifie qu’un des principes directeur de votre vie est de faire le bien autour de vous.
Si la sécurité apparaît comme une valeur significative pour vous, vous recherchez sûrement la stabilité, que cela soit dans vos relations aux autres, dans votre métier ou dans la gestion de votre vie personnelle. Ce n’est pas incompatible avec le métier de secrétaire médical(e). Mais il sera alors judicieux de passer un concours pour entrer dans la fonction publique hospitalière ou territoriale. Vous bénéficiez ainsi du statut de fonctionnaire, donc d’un contrat de travail très protecteur.
Si l’autonomie se révèle importante pour vous, vous pourriez privilégier des postes permettant d’avoir par exemple une journée par semaine de télétravail, ou exercer en tant qu’indépendant.
Une des parties de l’analyse de vos besoins durant votre bilan de compétences consiste à définir vos équilibres de vie. On distingue cinq grands domaines : professionnel, familial, couple, social et intime (passions personnelles).
La question est d’évaluer la part de votre temps consacrée à chacun de ces domaines, et l’équilibre souhaité, la répartition qui vous permettrait d’être serein. Le travail d’un secrétaire médical a l’avantage d’offrir des horaires fixes, en fonction des heures d’ouverture au public du service d’accueil.
L’étude de votre personnalité
Le bilan de compétences permet aussi d’analyser le type de personne avec qui vous aimeriez travailler, votre comportement au sein d’un groupe, le type d’entreprise capable de répondre à vos besoins… L’exercice du métier de secrétaire médical(e) sera par exemple bien différent au sein d’un grand établissement de santé ou auprès d’un médecin libéral.
Après l’analyse de votre personnalité, viennent des tests sur votre comportement et vos motivations dans un environnement professionnel. Parmi les différents résultats de ces tests, un tableau de synthèse (classé par secteur professionnel) indique les métiers les plus pertinents pour vous, et leur pourcentage d’adéquation avec votre profil professionnel. Il est conseillé de ne considérer que les métiers ayant obtenu une adéquation d’au moins 60 % pour envisager une reconversion professionnelle. Est-ce que le métier de secrétaire médical(e) sera bien classé dans cette liste ?
Le bilan de compétences étudie également vos qualités personnelles. Le métier de secrétaire médical(e) s’adresse en particulier à des personnes avenantes, rigoureuses (saisie du compte rendu d’examens médicaux, classement…) et organisées. Un(e) secrétaire médical(e) peut être amené(e) à gérer un grand nombre de dossiers de patients, et l’agenda de plusieurs praticiens. Discrétion (secret médical) et tact (notamment pour rassurer les patients) sont également nécessaires.
Comment mobiliser votre CPF pour financer votre bilan de compétences ?
Plusieurs moyens de financement sont possibles pour un bilan de compétences. Alors ne passez pas à côté de cette occasion unique d’être accompagné par un professionnel dans votre reconversion.
Le premier moyen de financer votre bilan de compétences est de mobiliser votre CPF (compte personnel de formation). Le CPF permet de financer les formations nécessaires pour acquérir de nouvelles compétences afin d’évoluer dans son métier ou mettre en œuvre une reconversion professionnelle. À ce titre le bilan de compétences est pris en charge. Toute personne (salariée ou non salariée) dispose, dès son entrée sur le marché du travail, d’un CPF. Chaque année, au mois d’avril, le CPF s’alimente automatiquement, proportionnellement au temps de travail réalisé dans l’année. Le CPF vous offre une autonomie dans la gestion de vos formations.
Votre compte sur la plateforme moncompteformation.gouv.fr vous indique le montant (en euros) dont vous disposez tout au long de votre vie active (jusqu’à votre départ à la retraite). Une fois connecté, vous sélectionnez la formation que vous voulez, et vous validez votre demande de mobilisation de votre CPF. Le processus est très rapide. Vous pouvez réaliser un entretien préliminaire avec un consultant de l’organisme que vous avez choisi deux à trois jours après ! Votre employeur n’est pas tenu d’en être informé. Si vous souhaitez effectuer une partie du bilan de compétences pendant votre temps de travail, vous devrez toutefois obtenir son accord.
Si le tarif de votre bilan de compétences est supérieur au montant acquis sur votre CPF, il est possible de compléter le financement par vos fonds propres.
Quels sont les autres moyens de financement ?
Votre employeur peut également gérer lui-même le financement de votre bilan de compétences si le plan de développement des compétences de l’entreprise le prévoit (sans mobilisation de votre CPF). Même dans ce cas, l’employeur n’a pas accès aux conclusions du bilan. L’OPCO (opérateur de compétences) dont relève l’entreprise pour laquelle vous travaillez assure le financement.
Si vous êtes demandeur d’emploi, vous n’alimentez plus votre CPF. Mais vous pouvez utiliser vos droits acquis durant votre activité passée pour une prise en charge de votre bilan de compétences. Dans ce cas, Pôle emploi assure le financement, dans la limite de vos droits acquis. Si vous ne disposez pas du crédit suffisant sur votre CPF, un financement complémentaire est possible avec une aide individuelle à la formation (AIF).
Si vous êtes travailleur non salarié, vous versez une contribution spécifique destinée au financement de la formation continue, dont fait partie un bilan de compétences. Vous devez vous adresser au fonds d’assurance formation (FAF). Ce dernier gère votre contribution et fixe les conditions de prise en charge.
D’autres dispositifs peuvent également financer le bilan de compétences. Ainsi, l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) intervient pour les personnes en situation de handicap, la CPAM dans le cadre d’un arrêt de travail (burn out…), la CARSAT (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) en cas d’accident du travail, ou des dispositifs spécifiques régionaux ou départementaux.
Auteur : Sandra Grès (13/03/2021)
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