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Ces gens qui se construisent des familles de remplacement

Faits de société 5 min. de lecture 15.10.2025
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Le scénario est presque toujours le même.
Un homme ou une femme a un premier enfant avec un premier conjoint. L’histoire devait être belle, mais le couple vole en éclat.

Les raisons varient : immaturité, incompatibilité, impossibilité d’assumer les responsabilités du quotidien ou simplement un désalignement profond.
Chacun reprend alors sa route, convaincu d’avoir tourné la page.

Dix ans plus tard, la vie offre une nouvelle chance. Une rencontre, un amour plus mûr, plus stable. On se remet à rêver d’une famille, mais cette fois “réussie”. On veut faire mieux. On veut réparer. On veut prouver — à soi-même, parfois au monde — qu’on en est capable.
Et alors naît ce que certains appellent sans même s’en rendre compte : une famille de remplacement.

Le premier né oublié

Le problème, c’est que dans cette nouvelle équation, il y a un “premier”.
Un enfant qui n’a pas choisi de naître d’une première histoire, ni de la voir s’effondrer.
Cet enfant, aujourd’hui adolescent, assiste à la reconstruction de son parent avec un mélange de joie, de curiosité… et de douleur.
Il voit son père ou sa mère s’épanouir avec un nouveau conjoint, s’attendrir devant de nouveaux enfants, plus petits, plus “mignons”, plus disponibles à aimer.
Il voit ce parent que lui n’a jamais vraiment eu, trop jeune, trop fatigué, trop inquiet à l’époque.
Et au fond de lui, il se demande :

“Pourquoi eux, et pas moi ?”

Cette question, silencieuse mais brûlante, peut marquer toute une vie.
Car le sentiment de rejet ou d’abandon s’enracine dans ces expériences précoces.
Je l’ai constaté : les symptômes sont nombreux. Difficulté à faire confiance, peur de ne pas être assez, besoin permanent de reconnaissance, jalousie latente, rage rentrée ou tristesse diffuse. Ces enfants grandissent avec l’impression d’avoir été le brouillon d’une vie meilleure.

La blessure du premier essai

Beaucoup de parents ne s’en rendent pas compte. Ils pensent aimer leurs enfants “autant”, avec la même sincérité, la même intensité.
Mais la vérité, c’est qu’ils ne les aiment pas de la même manière.
Le premier enfant arrive dans un monde encore en construction. Il naît dans la tempête : celle des débuts, des désirs confus, des rêves brisés, des peurs d’adultes encore inachevés.
Souvent, ce premier amour d’enfant est mêlé d’angoisse, d’impatience, de fatigue, de doutes. L’amour y est bien présent, mais il est fragile, instable, parfois maladroit.

Le parent d’alors veut bien faire, mais il apprend en marchant. Il s’inquiète trop, crie parfois trop vite, culpabilise ensuite. Il se débat avec ses propres blessures et ne parvient pas toujours à se rendre disponible pour son enfant.
Celui-ci ressent tout : la tension, les silences, la culpabilité déguisée en autorité. Il grandit dans une forme d’amour inconstant — pas moins sincère, mais moins sûr.

Puis les années passent. Le parent se reconstruit, se connaît mieux, trouve un nouvel équilibre. Il rencontre quelqu’un avec qui il peut enfin se sentir prêt. Et lorsqu’il a de nouveaux enfants, c’est avec plus de confiance, plus de stabilité, plus de tendresse aussi.
C’est le même être, mais ce n’est plus le même parent.

Et pour le premier-né, ce contraste est brutal. Il voit son père ou sa mère se montrer calme, attentionné, patient, là où il n’avait connu que les débordements ou l’absence.
Il se demande en silence :

“Pourquoi eux ont droit à la version apaisée de mon parent, et pas moi ?”

Cette question ne s’efface jamais vraiment. Elle devient une blessure sourde, un mélange de nostalgie, de colère et de résignation. Et souvent, dans la vie adulte, elle ressurgit dans la peur d’être à nouveau le “premier essai raté” dans d’autres relations.

Comment ne pas tomber dans ce piège ?

Aimer ne suffit pas : il faut réparer consciemment.
L’amour instinctif est une force, mais il ne guérit pas toujours les blessures qu’on a soi-même causées sans le vouloir. Ce travail commence par une introspection sincère, parfois douloureuse : reconnaître ce qu’on n’a pas su donner, admettre qu’on n’était pas prêt, qu’on n’avait pas encore la maturité émotionnelle pour aimer sereinement.

Ce n’est pas une faute, c’est une étape du chemin humain.
Mais il faut ensuite poser des gestes concrets : redonner une place au premier-né.
Pas celle du témoin des nouvelles joies, ni du “grand frère modèle” qu’on félicite d’être si compréhensif. Mais celle d’un enfant à part entière — même devenu adulte — qui a besoin d’entendre qu’il compte, qu’il n’a pas été remplacé, qu’il reste une priorité du cœur.

Cela passe par des mots simples, mais essentiels :

“J’étais jeune. J’avais peur. Je ne savais pas encore aimer comme aujourd’hui. Ce n’est pas toi que j’ai manqué d’aimer, c’est moi que je ne savais pas encore aimer.”

Ces mots ne réécrivent pas le passé, mais ils l’apaisent.
Ils rétablissent la vérité émotionnelle et permettent à l’enfant — souvent devenu adulte — de déposer ce fardeau invisible.
C’est ainsi que la relation peut se reconstruire sur de nouvelles bases, non plus dans la culpabilité ou la distance, mais dans la reconnaissance mutuelle.

Car une blessure niée se transmet : elle se glisse dans les silences, les non-dits, les façons d’aimer ou de fuir.
Mais une blessure reconnue devient une force.
Et dans ce miroir réconcilié entre le parent et l’enfant, chacun apprend enfin à s’aimer — non pas comme une réparation, mais comme une seconde naissance.

Auteur : Dr Emeric Lebreton, docteur en psychologie, écrivain et PDG du groupe ORIENTACTION (15/10/2025)

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