Chaque année, près d’un million de lycéens et d’étudiants en réorientation passent par Parcoursup, la plateforme nationale d’admission dans l’enseignement supérieur.
Conçu pour centraliser les candidatures, ce dispositif permet aux jeunes de formuler jusqu’à dix vœux sans les hiérarchiser. Les établissements, de leur côté, examinent les dossiers et rendent leurs décisions au printemps.
Beaucoup d’élèves et de parents vivent cette période avec stress, parfois même avec angoisse.
Pourtant, comprendre les critères de sélection permet de préparer un dossier plus solide et d’aborder la procédure avec sérénité.
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Les critères éliminatoires : notes et comportement
Contrairement à ce que certains pensent, Parcoursup n’est pas une loterie. Les formations examinent attentivement les dossiers et s’appuient sur des critères précis.
- Les résultats scolaires : un élève qui n’a pas le niveau requis dans les matières clés de la formation (par exemple, les mathématiques pour une prépa scientifique, le français et l’histoire pour une prépa littéraire, ou encore les sciences économiques pour un IUT de gestion) sera rapidement écarté.
- La régularité et le sérieux : les bulletins scolaires révèlent beaucoup plus que des notes. Un trop grand nombre d’absences ou de retards, même partiellement justifiés, envoie un mauvais signal. De même, des appréciations négatives comme « manque de sérieux », « ne fournit pas d’efforts », ou « attitude perturbatrice » peuvent fermer les portes des formations les plus sélectives.
En résumé : les notes et le comportement constituent un premier filtre. Si ce socle n’est pas solide, il devient très difficile d’intégrer une école exigeante.
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La motivation : le critère décisif à compétences égales
Une fois ce premier tri effectué, les établissements doivent départager les candidats qui présentent un profil académique similaire. C’est ici qu’intervient un élément souvent sous-estimé : la motivation.
Comment est-elle évaluée ?
- À travers la rubrique “Projet de formation motivé” sur Parcoursup, où le candidat doit expliquer ses choix et montrer qu’il connaît la formation visée.
- À travers la cohérence du projet professionnel : un jeune qui explique pourquoi ce cursus correspond à ses aspirations, et qui donne des exemples concrets, sera beaucoup mieux perçu qu’un autre qui rédige une lettre vague et générique.
- À travers les preuves d’engagement déjà réalisées : stages en entreprise, jobs d’été dans le domaine, bénévolat dans une association, participation à des projets scolaires ou extrascolaires.
Un exemple concret : deux élèves présentent le même dossier scolaire pour une licence en psychologie. Le premier écrit simplement qu’il aime « comprendre les autres » ; le second explique qu’il a effectué un stage dans un centre médico-psychologique, qu’il a lu plusieurs ouvrages sur le sujet, et qu’il envisage une spécialisation dans la psychologie de l’enfance. Devinez lequel sera retenu ?
L’importance d’un projet construit
C’est ici que se joue la différence entre une candidature banale et une candidature convaincante. Plus un projet est réfléchi, argumenté et illustré par des expériences, plus il rassure les jurys.
D’où l’importance pour les lycéens de ne pas attendre la terminale pour réfléchir à leur avenir. Un bilan d’orientation peut les aider à identifier leurs centres d’intérêt, leurs forces et les métiers qui leur correspondent. Ce travail préparatoire donne ensuite de la consistance à leur dossier Parcoursup.
Il est également essentiel de valoriser toutes les expériences réalisées, même en dehors du cadre scolaire :
- Un stage d’observation en seconde ou en première,
- Une mission de bénévolat,
- Un job d’été en lien avec le domaine d’étude,
- Des projets personnels (ex. : créer un site internet pour quelqu’un si l’on veut candidater en informatique).
Chaque action compte et peut être intégrée dans le dossier comme une preuve supplémentaire de motivation.
Quand l’oral devient décisif
Pour certaines filières, le dossier ne suffit pas : les candidats doivent aussi passer un oral de sélection. C’est le cas, par exemple, des écoles de commerce et d’ingénieurs post-bac, des IFSI (infirmiers), des formations artistiques ou encore de certaines licences sélectives.
Beaucoup de candidats pensent qu’il suffit de « bien parler » pour réussir. C’est une erreur. Un oral ne se prépare pas seulement en soignant son expression, mais en apportant des éléments concrets qui témoignent à la fois de sa maturité personnelle et de la solidité de son projet professionnel.
Pour convaincre un jury, il faut montrer :
- Une bonne connaissance de soi : être capable de parler de ses qualités, de ses points d’amélioration et des efforts déjà entrepris. Cela démontre une capacité de recul et une forme de maturité.
- Une connaissance des métiers visés : le candidat doit être capable de dire à quoi mène la formation, quels sont les débouchés, et pourquoi il s’y projette.
- Une connaissance des parcours d’études : comprendre le contenu de la formation, ses spécificités, ses exigences. Par exemple, savoir qu’un IUT de commerce comporte beaucoup de travail en groupe et de stages, ou qu’une école d’ingénieur implique une charge mathématique importante.
En clair, réussir un oral, c’est prouver au jury que l’on sait où l’on met les pieds. Un projet clair, argumenté et incarné a beaucoup plus de poids qu’un discours généraliste, même bien formulé.
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Un regard d’enseignant sur le processus de sélection
Je peux en témoigner personnellement : j’ai été enseignant pendant plusieurs années dans les universités et les grandes écoles. J’ai donc pu observer de l’intérieur les critères utilisés pour départager les candidats. Les équipes pédagogiques ne cherchent pas uniquement les meilleurs élèves, mais les étudiants qui ont une vraie chance de réussir et de s’épanouir dans la formation choisie.
C’est pourquoi la cohérence entre le profil du candidat et la formation est déterminante. Un élève qui sait où il va, qui peut expliquer pourquoi il choisit telle école et pas une autre, et qui prouve qu’il a déjà commencé à construire son avenir, sera toujours privilégié.
👉 En résumé : réussir sur Parcoursup, c’est combiner trois ingrédients essentiels :
- De bonnes notes et un comportement sérieux, pour franchir le premier filtre.
- Un projet professionnel clair et cohérent, qui montre que le choix est réfléchi.
- Une préparation solide à l’oral, qui prouve la maturité du candidat et sa connaissance des études et des métiers visés.
Parcoursup n’est pas un obstacle insurmontable : c’est une étape qui demande de la préparation, de la lucidité et de l’engagement. Ceux qui savent montrer qu’ils sont prêts à travailler pour atteindre leur objectif augmentent considérablement leurs chances d’intégrer l’école qu’ils visent.
Auteur : Dr Emeric Lebreton, docteur en psychologie, écrivain et PDG du groupe ORIENTACTION (30/09/2025)
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