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1997 : la dissolution ratée qui a bouleversé la Ve République

Politique 6 min. de lecture 09.09.2025
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Le 21 avril 1997, Jacques Chirac surprend ses propres soutiens comme ses adversaires : à la télévision, il annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Moins de deux ans après son élection, le président de la République prend un risque majeur.

Officiellement, il s’agit de « donner un nouvel élan à la politique de réforme », mais chacun comprend qu’il cherche surtout à sortir son Premier ministre, Alain Juppé, de l’ornière.

Les réformes sociales impopulaires, la montée du chômage et le souvenir cuisant des grèves de 1995 ont plongé la majorité dans un climat délétère. Chirac veut reprendre l’initiative. Il perdra tout.

Quelques semaines plus tard, les électeurs placent Lionel Jospin à Matignon et imposent au chef de l’État cinq années de cohabitation.

Un séisme politique dont les effets se font encore sentir aujourd’hui, à l’heure où l’hypothèse d’une dissolution plane à nouveau sur la vie politique française, en septembre 2025.

 

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1. Une décision précipitée, fruit de l’isolement présidentiel

À l’époque, rien ne contraint Jacques Chirac à dissoudre. L’Assemblée nationale, élue en 1993, dispose d’une large majorité de droite, la plus massive depuis 1958 : plus de 480 députés sur 577. Théoriquement, le président a les coudées franches. Mais dans les faits, le pouvoir s’enlise.

Alain Juppé, son Premier ministre, mène des réformes d’ampleur : plan de redressement de la Sécurité sociale, réforme des retraites, réduction des déficits publics pour préparer l’entrée de la France dans l’euro.

Mais ces réformes se heurtent à une opinion publique hostile. L’hiver 1995 a été marqué par des grèves monstres, paralysant le pays pendant plusieurs semaines. La popularité du tandem Chirac-Juppé s’effondre.

Convaincu que le temps joue contre lui, Chirac choisit d’anticiper. Ses conseillers l’y poussent, craignant que l’usure du pouvoir ne rende les législatives de 1998 impossibles à gagner.

Mais la décision est prise dans la précipitation, sans réelle consultation, et sans mesurer la capacité de la gauche à se rassembler.

2. Juin 1997 : le triomphe inattendu de la gauche plurielle

La campagne législative s’ouvre dans un climat morose pour la droite. Les divisions internes minent le RPR et l’UDF, incapables de mobiliser un électorat déçu.

En face, la gauche retrouve une dynamique. Sous l’impulsion de Lionel Jospin, le Parti socialiste noue des accords avec les communistes, les écologistes et les radicaux de gauche. C’est la naissance de la « gauche plurielle ».

Le résultat est sans appel :

  • 319 sièges pour la gauche plurielle (dont 255 pour le seul Parti socialiste),
  • 258 sièges pour la droite (RPR, UDF, divers droite).

Pour la première fois depuis 1981, la gauche détient une majorité absolue. Le coup de poker de Chirac se retourne contre lui.

Le soir des résultats, Alain Juppé démissionne. Jacques Chirac n’a pas le choix : il doit nommer Lionel Jospin Premier ministre.

La France entre en cohabitation pour la troisième fois de la Ve République, après Mitterrand/Chirac (1986-1988) et Mitterrand/Balladur (1993-1995). Mais cette cohabitation durera cinq ans, une première.

 

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3. Cinq ans de cohabitation : réformes sociales et recomposition politique

De 1997 à 2002, Lionel Jospin dirige un gouvernement réformateur, appuyé sur une majorité solide. Plusieurs mesures marquent durablement la vie politique et sociale française :

  • adoption des 35 heures et réduction du temps de travail,
  • création de la CMU (Couverture maladie universelle) pour améliorer l’accès aux soins,
  • mise en place de la parité en politique, qui impose une meilleure représentation des femmes dans les élections,
  • privatisations d’entreprises publiques (France Télécom, Air France, etc.), illustrant une orientation plus libérale que prévue.

Pendant ces cinq années, Chirac reste en retrait. Le président, marginalisé, incarne une fonction essentiellement représentative.

Il conserve néanmoins son poids symbolique, et sa réélection en 2002 — face à Jean-Marie Le Pen au second tour — montre que cette cohabitation longue n’a pas brisé son avenir politique. Mais elle a durablement entamé sa crédibilité en tant que stratège.

 

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Conclusion

La dissolution de 1997 reste un cas d’école : une décision prise dans la précipitation, censée renforcer un pouvoir fragilisé, qui a au contraire ouvert une période de faiblesse. Elle illustre la nature profondément incertaine de la dissolution : présentée comme un recours démocratique, elle est d’abord un pari politique, aux résultats imprévisibles.

En septembre 2025, alors qu’Emmanuel Macron se retrouve confronté à la démission de François Bayrou après un vote de confiance perdu, le souvenir de 1997 revient hanter les couloirs de l’Élysée. Techniquement, une dissolution est possible, mais les leçons de Chirac résonnent avec force : un tel geste peut se transformer en piège et précipiter la fin d’un quinquennat.

En politique, les dates qui comptent sont souvent celles que l’on n’avait pas prévues.

Auteur : Dr Emeric Lebreton, docteur en psychologie, écrivain et PDG du groupe ORIENTACTION (09/09/2025)

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