La France traverse l’une des périodes les plus incertaines de son histoire récente. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, la vie politique s’est transformée en une succession de crises institutionnelles et de remaniements express.
Trois Premiers ministres en moins d’un an — Michel Barnier, François Bayrou, puis Sébastien Lecornu — et une Assemblée morcelée ont plongé le pays dans une instabilité chronique.
Pendant ce temps, le divorce entre les citoyens et leurs représentants s’approfondit. Les appels à la démission, voire à la destitution d’Emmanuel Macron, se multiplient.
Et au-delà des postures, une question essentielle demeure : pourquoi les Français, peuple politique par excellence, semblent-ils s’éloigner durablement de la chose publique ?
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1. Une République en crise de légitimité
La défiance n’est pas nouvelle, mais elle a pris une ampleur inédite. D’après le dernier baromètre du CEVIPOF (septembre 2025), seuls 18 % des Français disent faire confiance au gouvernement et 22 % au président de la République.
Ce décrochage, amorcé depuis une décennie, s’est accéléré avec la succession d’événements vécus comme des trahisons démocratiques : gestion verticale du pouvoir, décisions jugées autoritaires, sentiment d’abandon des territoires ruraux et des classes moyennes.
La dissolution de 2024, censée redonner de la clarté, a au contraire révélé la fragmentation du pays. Les extrêmes, de droite comme de gauche, dominent le débat public. Le centre politique, jadis majoritaire, se délite, emporté par le rejet global du « système ».
Les partis traditionnels, incapables de se réinventer, ne fédèrent plus. Les Français ne se reconnaissent plus dans leurs représentants, qu’ils jugent déconnectés, enfermés dans des logiques partisanes et une langue de bois qui n’a plus prise sur la réalité.
Cette fracture politique se double d’une fracture sociale : inflation persistante, précarité de l’emploi, crise du logement, écarts territoriaux. Dans un contexte d’incertitude économique et écologique, la parole politique semble impuissante, parfois inutile. Pour beaucoup, voter ne sert plus à rien.
2. La politique en perte de sens à l’ère numérique
Les réseaux sociaux ont profondément transformé le rapport au politique. TikTok, YouTube et X (ex-Twitter) sont devenus les nouveaux forums de la démocratie, mais aussi les lieux où se cristallise la défiance. L’information y circule sans filtre, souvent sans vérification, alimentant la confusion et la colère.
Les campagnes politiques, autrefois structurées autour de programmes, reposent désormais sur des séquences d’image et de buzz. La communication instantanée a pris le pas sur la vision de long terme.
Les jeunes générations, nées avec le numérique, ne rejettent pas la politique par désintérêt : elles en contestent les formes. Elles privilégient des engagements concrets — environnement, justice sociale, égalité, inclusion — portés par des actions locales, des associations ou des mobilisations ponctuelles. La politique se vit désormais dans l’espace civil, non dans les urnes.
Ce déplacement de l’engagement se double d’une fatigue démocratique. Bombardés d’informations, les citoyens oscillent entre sursollicitation et désillusion. Le débat public est devenu cacophonique, où chaque opinion vaut autant que son contraire. Résultat : un sentiment de saturation et de résignation.
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3. Une société en quête de repères
Derrière la défiance, c’est un besoin plus profond qui s’exprime : celui de sens et de cohérence. Si les Français se détournent des urnes, c’est qu’ils ne reconnaissent plus, dans les institutions, les valeurs fondatrices du pacte républicain : liberté, égalité, fraternité.
La crise actuelle n’est pas seulement politique : elle est culturelle, morale et existentielle. Dans une société fragmentée, soumise à des mutations technologiques, écologiques et géopolitiques accélérées, beaucoup ressentent une perte de contrôle sur leur destin collectif.
Les appels à la démission ou à la destitution du président Emmanuel Macron illustrent moins un rejet personnel qu’un désaveu du modèle vertical du pouvoir. Les citoyens ne veulent plus être dirigés, ils veulent participer.
Cette aspiration à une démocratie plus horizontale se manifeste à travers des initiatives citoyennes, des assemblées locales, des plateformes de consultation — mais leur impact reste limité tant que les institutions ne s’ouvrent pas réellement à ces nouvelles formes d’expression.
Dans ce contexte, la reconstruction du lien politique ne pourra passer que par un changement de paradigme : redonner du sens à l’action publique, restaurer la parole vraie, et renouer avec la pédagogie du temps long. La confiance ne se décrète pas, elle se cultive — par la transparence, la cohérence et le respect du réel.
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Conclusion
La France de 2025 vit une crise politique majeure, mais aussi une crise de sens. Ce n’est pas seulement le pouvoir qui vacille, c’est l’idée même de représentation. Le citoyen d’aujourd’hui ne veut plus déléguer aveuglément son pouvoir : il veut comprendre, contribuer, être acteur.
La défiance qui mine la République est donc ambivalente : elle traduit une colère, mais aussi une exigence nouvelle. Si les responsables politiques savent l’entendre, cette crise pourrait devenir une chance — celle de refonder la démocratie sur ce qu’elle a toujours voulu être : le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Auteur : Dr Emeric Lebreton, docteur en psychologie, écrivain et PDG du groupe ORIENTACTION (29/10/2025)
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